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Pathologies verbales
Lésions de certains mots dans le cours de l'usage
(Comment les mots changent de sens)
(1880)
Epellation - Comment les mots changent de sens : étymologie, par Émile Littré
Épellation, épeler
Eh quoi ! va-t-on me dire, vous écrivez épellation par deux l et épeler par une seule ; soyez donc conséquent, et mettez ou épelation ou épeller. Ami lecteur, ne m'accusez pas, c'est l'usage qui le veut ; mais il n'a pas été judicieux, d'autant plus digne de blâme que épellation est un néologisme qui n'aurait pas dû présenter de difformité. Il est bien vrai que nous disons appeler par une seule l, et appellation par deux ; et c'est sur ce modèle qu'on s'est cru autorisé à écrire et à prononcer épellation ; faible justification d'une faute d'orthographe. Appellation dérive non de appeler, mais directement du latin appellationem, tandis qu'il n'y a point de latin expellationem qui puisse donner épellation ; ce mot vient donc d'épeler, et l'on n'avait pas la liberté de doubler l. Mais qu'est ce verbe épeler ? un très vieux mot qu'on trouve dans nos anciens textes, qui n'a rien de commun avec appeler et qui provient du germanique. Le sens propre en est expliquer, signifier ; la langue moderne, le détournant de son acception générale, lui a donné l'acception spéciale de nommer les lettres pour en former un mot. Et vraiment, quand on lit dans un document du douzième siècle : Bethsames, cest nom espelt (ce nom veut dire) cité de soleil, on touche le moderne épeler. Fait bien curieux, certains mots peuvent avoir une existence latente que rien ne révèle ; on les croirait morts et pourtant ils ne le sont pas. Espeler au sens d'expliquer, de signifier, est depuis longtemps hors d'usage ; il semblait oublié ; mais il ne l'était pas tellement que l'usage ne soit allé le chercher dans sa retraite, et même l'ait assez rajeuni pour lui attribuer un emploi nouveau.



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