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François Schultz
(1798-1878)

Le nom de famille Schultz (comme Schulthess) vient de l'allemand Schulz. C'est le nom d'une profession qui désigne un juge, un chef de village, fonction proche de celle de maire. C'est un nom que l'on rencontre en Alsace et en Allemagne.

François Joseph Valère Schultz (1798-1878) est fourreur. C'est l'époux de Marie Elisabeth Sophie Charpentier (1805-1893), née à Paris, décédée en 1893 à son domicile 143 boulevard Saint-Michel, Paris (Ve). C'est la fille de Jean Baptiste Vincent Charpentier et de Marguerite Sophie Agy.

Elle épouse en premières noces Jean Charles Lassaut.

Leur fille, Marie Sophie Schultz (1830-1888) épouse René Joseph Briel (1821-1874). La famille Briel est originaire de Lorraine Samuel Briel, surnommé Champagne (~1598-1668) est né à Bar-le-Duc, de religion réformée, cordonnier, il s'est installé à Ligueil (voir carte IGN), où plusieurs générations ont exercé cette profession (voir Généanet).

Leur fille, Anna Marie Joséphine Briel (1854-1931) épouse Ernest Bravard (1844-1914), chapelier. La chapellerie Bravard se situe au 42 boulevard Saint-Michel. Ce sont les parents de Georges Bravard, directeur du théâtre de la Gaîté-Lyrique.

Liste des électeurs censitaires et départementaux, Département de la Seine (1846-1847)

Figure le nom de François Joseph Valère Schultz (1798), marchand fourreur, rue Saint-André-des-Arts, 12

Schultz pelletier-fourreur

Au roi d'Espagne

Schultz, successeur de Mr Lassaut,

Marchand Pelletier-fourreur,

Breveté de S. M. la Reine et de S.A.R. Madame Adélaïde d'Orléans.

Tient magasin de Palatines, Manchons, Garnitures de Robes, Tapis de pied et de voiture
en fourrures de Sibérie, du Canada et de France

Médaille obtenue à l'Exposition de 1834

Rue Saint-André-des-Arts, n°12
Paris


Notes :

La rue Saint-André-des-Arts se trouve dans le quartier Latin (Ve). Cette partie de la rue a été détruite et se situe au niveau de l'actuelle place Saint-Michel.

La rue doit son nom à l'église Saint-André-des-Arts, démolie en 1807. Elle était situé au niveau de l'actuelle place Saint-André-des-Arts. C'est dans cette église que fut baptisé en 1694 le futur Voltaire.

église Saint-André-des-Arts

église Saint-André-des-Arts

Il s'agit de la reine Marie-Amélie de Bourbon (1782-1866), épouse de Louis-Philippe (1773-1850) et Adélaïde d'Orléans (1777-1847), la sœur du roi.

reine Marie-Amélie

la reine Marie-Amélie

Adélaïde d'Orléans

Adélaïde d'Orléans

Une palatine désigne une courte pèlerine de fourrure, vêtement mis à la mode par Charlotte-Élisabeth de Bavière (1652-1722), princesse palatine. Son nom allemand est Liselotte von der Pfalz (Liselotte est un surnom, Pfalz désigne le Palatinat). C'est la seconde épouse de Philippe d'Orléans (1640-1701), frère de Louis XIV. Ce sont les ancêtres du roi Louis-Philippe.

Il a obtenu une médaille de bronze dans le cadre de l'Exposition de 1834. Entre 1798 et 1849, des expositions ont été organisées à Paris pour présenter les produits de l'industrie française. Elle avait lieu tous les cinq ans sous la Monarchie de juillet. En 1834, elle avait lieu place de la Concorde, avec plus de 2 000 exposants.

Les expositions nationales des produits de l'industrie (1798-1849) : pour le progrès des « arts » en France, par Christiane Demeulenaere-Douyère, in Artefact (2019)

Madame Palatine, ignorée en France par William Brooks, in Littératures classiques (2011)

Élisabeth-Charlotte d'Orléans (1676-1744) : une femme à la mode ? par Sarah Lebasch, in Dix-huitième siècle (2012)

C'est la fille de Philippe d'Orléans et de la Palatine, Charlotte-Élisabeth de Bavière.


Notice des produits de l'industrie française

M. Schultz, successeur de M. Lassaut, rue Saint-André-des-Arts, n° 12, breveté de la Reine et de S. A. R. Mme Adélaïde, a exposé cette année quatre magnifiques tapis en fourrure, dont un de quinze pieds sur treize.

Cette ancienne maison jouit à juste titre de la confiance publique et compte dans sa clientèle ce que Paris renferme de plus distingué. On trouve dans les magasins de M. Schultz un assortiment complet de toutes sortes de fourrures dans les goûts les plus nouveaux ; il se charge en outre de la construction des fourrures, cachemirs et lainage, etc.


Notice des produits de l'industrie française (1834)

Rapport du jury central sur les produits de l'industrie française exposés en 1834

Médaille de bronze.

M. SCHULTZ, à Paris, rue Saint-André-des-Arts, n° 12.

On a généralement admiré les tapis de fourrure dont le principal, ayant cinq mètres de long sur trois mètres deux tiers de large, était estimé 2,000 francs ; des pelleteries variées en faisaient comme une marqueterie pleine de goût dans le dessin et les nuances : le travail en était également remarquable. M. Schultz mérite la médaille de bronze.


Rapport du jury central sur les produits de l'industrie française exposés en 1834



Le graveur Charles Meryon (1821-1868) réside au 12, rue Saint-André-des-Arts entre 1848 et 1850. Chez son voisin Schultz, il découvre les gravures du paysagiste Eugène Bléry, à l'origine de sa vocation.




Charles Meryon

Ces premiers essais, ces premières recherches de Meryon n'étaient guère concluants ; tout au plus marquaient-ils les étapes d'un artiste plein de bonne volonté, qui se cherche et n'a pas encore trouvé sa voie. Cette voie, Meryon allait fort heureusement bientôt la découvrir, grâce à la connaissance qu'il fit d'un amateur, son voisin, M. Schultz, possesseur d'eaux-fortes d'Eugène Bléry. Ces eaux-fortes d'un artiste dont le principal mérite est la conscience, séduisirent Meryon ; il admira la pondération, l'exactitude, la netteté un peu froide qui caractérisent la moindre de ses planches et dont la plus ancienne ne remontait pas au-delà de l'année 1837 ; mais en 1849, Eugène Bléry avait déjà gravé quelques-uns des paysages qui firent son éphémère succès, comme les Deux hêtres et les Chênes au ravin.

Meryon voulut être présenté à Eugène Bléry, qui l'accueillit avec bienveillance, et qui lui enseigna tout ce qui peut s'apprendre dans la pratique de la gravure.

Charles Meryon par Loÿs Delteil (1927)



Tandis qu'il cherchait sa voie, Meryon ayant vu chez M. Schultz, — un amateur demeurant à cette époque, rue St-André-des-Arts,— des eaux-fortes du paysagiste Eugène Bléry, n'eut plus qu'un désir, recevoir les conseils de celui dont les œuvres venaient de le frapper si vivement ; il apprit alors de ce consciencieux artiste, dont les amateurs se rappellent les eaux-fortes qu'il a gravées d'après nature à Fontainebleau, à Cernay, etc., le métier d'un art momentanément délaissé et que Meryon devait porter à la perfection ; après une quinzaine de copies exécutées d'après les estampes de Karel Du Jardin, Salvator Rosa, Adrien van de Velde, J. P. de Loutherbourg et R. Zeeman, puis le portrait de son maître, d'après un dessin d'Eugène Buttura, Meryon connut toutes les ressources qu'offrent l'eau-forte et la pointe-sèche ; il sut même en tirer immédiatement le plus heureux parti ; ces essais se placent dans les années 1849-1850 ; or, de l'année 1850, date déjà l'une de ses plus célèbres planches, le Petit Pont !

Le peintre graveur illustré par Loÿs Delteil (1907)

Charles Meryon

Charles Meryon

Charles Meryon : le Petit Pont

Le petit pont (1850)

Gallica : Charles Meryon

Wikiart : gravures de Charles Meryon


Charles Meryon par Gustave Geffroy (1926)

Notes et souvenirs sur Charles Meryon par Aglaüs Bouvenne (1883)

Etchings of Charles Meryon, The Great Etchers (1906)

Remarques :

- J'ai placé le premier prénom, François, mais ce n'est pas forcément le prénom usuel.

- Schultz, successeur de Lassaut : il doit certainement s'agir du premier mari de son épouse. On observe un cas analogue avec Alexandre Clavel qui reprend l'activité du premier mari, décédé, de son épouse.

- Quelles sont les dates d'activité ?
En 1820, Charles-François Lassaut, domicilié au n°14, est fourreur de la duchesse de Berry, Mesdemoiselles d'Orléans, le prince de Conti (Almanach)
En 1831, Schultz, fourreur est domicilé au n°14 (Almanach)
En 1834, Fritzsche, fourreur, est domicilié au n°12 (Rapport annuel de l'Assemblée générale de la Société protestante de prévoyance et de secours)
En 1839, Schultz, fourreur est domicilé au n°12 (Almanach)
En 1855, Salucé successeur de Schultz, Au roi d'Espagne (domicilié au n°10) (Annuaire général du commerce et de l'industrie)

François Schultz a 29 ans en 1831 et 53 ans en 1855.

Ernest Bravard

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