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Leopold Negre
La famille Nègre



Les Nègre sont originaires du village d'Aumessas près du Vigan dans le Gard [1], comme toute la branche Nègre de Nîmes. Nous descendons de la même souche, mais notre parenté est trop éloignée pour que je puisse vous donner des précisions sur elle. Les Nègre sont donc de purs Cévenols. Mon grand-père Auguste Nègre, avait deux frères aînés : Émile et Sélim, et une sœur, Élisa, qui a épousé le pasteur Gustave Hugues.


Sélim qui n'a pas eu d'enfants, a été pasteur et a pris sa retraite à Montauban où il est mort [2].

Gustave Hugues a été pasteur dans son village près de Montauban et à Bergerac. Sa femme est morte à la naissance de son dernier fils. Mon grand-père a payé les études de ses deux neveux, Abel et Auguste, à une école d'arts et métiers et à la faculté de pharmacie de Paris.

Sa bonté s'est exercée aussi sur son autre neveu, Joseph, fils de son frère aîné Émile qu'il a pris tout jeune dans sa maison de commerce. Joseph a été le père de Gaston et Marcel Nègre avec lesquels j'ai eu des relations fraternelles. [3]


Mon grand-père Auguste Nègre a épousé une jeune fille de Nîmes, Adèle Vincent, dont le père Casimir s'était marié deux fois. De son premier mariage avec Caroline Bousquet de Florian, il avait eut deux filles, Adèle, ma grand-mère, et Marie qui avait épousé Mr Vézian. De son second mariage avec Anaïs Gilly, il avait eu un fils Eugène Vincent [4]. Nous avons perdu de vue la famille de ce dernier frère de ma grand-mère, mais nous avons eu des relations très étroites avec la famille Vézian dont les enfants Jean, Paul, Françoise et Pierre ont été les contemporains et amis de mon père et de mes tantes.


Mes grands-parents Auguste Nègre ont eu avec un enfant mort en bas âge, un fils Léopold, mon père, et deux filles : Jeanne qui a épousé son cousin Louis Vincent [5], et Mathilde qui a épousé Paul Bourguet [6].

Mon grand-père, Auguste Nègre, vivait à Montpellier. Il était associé avec son cousin Théophile Michel (Madame Michel était une demoiselle Nègre) [7]. Les deux ménages, Auguste Nègre et Théophile Michel, habitaient deux étages différents du même immeuble, boulevard du Jeu de Paume. La maison de commerce était à Sète. La firme Michel-Nègre vendait des grains et des vins et armait des bateaux qui allaient pêcher la morue à Terre-Neuve. Les enfants de ces deux familles du même âge et élevés côte à côte, se sont liés d'une très grand amitié, mon père avec André Michel devenu conservateur du musée du Louvre et membre de l'Institut [8] : mes deux tantes avec Marguerite et Jeanne Michel devenues Madame Massigli et Madame Roussy.


Mon grand-père s'était acquis par son travail une petite fortune. Il avait acheté dans les Cévennes, son pays d'origine, une propriété, l'Espigarié, au hameau de Paillérols près du Vigan et une belle propriété à 3 km de Montpellier, le mas Chivaud près de Celleneuve [9]. C'était un homme rangé et méthodique, il prenait grand soin de sa tenue. Ma grand-mère avait comme lui beaucoup de cœur et était très douce de caractère. Ils étaient fiers de leurs enfants qui leur témoignaient beaucoup d'affection. Brusquement ce bonheur s'est évanoui, mon grand-père a été emporté par une fièvre typhoïde à l'âge de 53 ans. Ma grand-mère ne s'en est jamais consolée car par son caractère elle a eu plus de peine qu'une autre à se passer de l'appui de son mari. La petite fortune acquise par mon grand-père lui a heureusement permis de vivre sans soucis matériels.


Leur fils, mon père, venait de partir pour Montauban où il avait décidé de faire des études de théologie à la faculté de cette ville. Il y a au début vécu chez son oncle Sélim. Mon père, seul fils, aurait dû, semble-t-il, prendre la succession de son père dans sa maison de commerce comme l'a fait Félix Michel, le fils aîné de Théophile Michel. Mais mon père avait subi l'influence de deux amis, Henri Westphal et Guillaume Granier. Jeunes lycéens, ce dernier et mon père allaient à la villa Louise, propriété des Alfred Westphal [10], entourer leur fils qui était en train de mourir d'une tuberculose pulmonaire. C'est au chevet d'Henri Westphal que Léopold Nègre et Guillaume Granier [11] décidèrent de consacrer leur vie à Dieu et de se faire pasteurs.


Dans le milieu protestant de Montpellier, mon père et ses sœurs, Jeanne et Mathilde, s'étaient beaucoup liés, non seulement avec les familles Michel et Westphal, mais aussi avec les enfants de Mr Charles Leenhardt. Ma mère, Suzanne Leenhardt, était devenue l'amie de Jeanne et Mathilde Nègre, surtout Jeanne plus de son âge. Une inclination réciproque était née entre Léopold Nègre et Suzanne Leenhardt que les familles ne pouvaient qu'approuver.


Ses études de théologie terminées, Léopold Nègre avait tenu à passer une année en Allemagne pour compléter sa formation pastorale auprès de théologiens allemands. Il avait fait une thèse très remarquée sur Claude Brousson [12] pour le baccalauréat en théologie. Un magnifique avenir s'ouvrait devant lui. Il avait un physique très agréable avec des yeux bleus et des cheveux châtains. Comme son père et sa mère et ses sœurs, il était de taille moyenne. Il avait acquis une culture générale très poussée. il avait un cœur d'une très grande sensibilité et une foi profonde.


En s'unissant à Suzanne Leenhardt, il n'avait certainement pas, avec les idées qui l'animaient, recherché la situation matérielle qui devait lui apporter un jour la fortune de son futur beau-père, mais la nature aimante et douce de cette jeune fille qui était surtout caractérisée par l'extrême bonté de son cœur et partageait ses convictions religieuses.



Léopold Nègre

suite : La famille Leenhardt
Notes :

1- La famille Nègre est originaire de Saint-Jean-du-Bruel (vallée de la Dourbie, sur le versant nord du Lingas), département de l'Aveyron : voir carte IGN.
André Nègre, né à Saint-Jean-du-Bruel en 1746, épouse Suzanne Combernoux, habitant au Travers, hameau d'Aumessas (vallée de l'Arre, sur le versant sud du Lingas) : voir carte IGN.

Son fils, Hillaire Nègre, né en 1781, épouse Adélaïde Teissier, d'Avèze (près du Vigan) : voir carte IGN. Elle fait partie des familles Frézol et Cabanis : voir généalogie.

Ce sont les parents d'Émile, Sélim, Élisa et Auguste Nègre.

Lire : Lou Castelet et les familles Teissier et de Joly à Avèze, par Madeleine Souche & Francis Delabarre, in Le Lien des chercheurs cévenols (2013) : I & II

2- Voir Thèse historique de Sélim Nègre : Les apocryphes faisaient-ils partie du canon juif avant J.-C. et de celui de l'Église chrétienne pendant les quatre premiers siècles ? (1834) Faculté de théologie protestante de Montauban.

3- Gaston Nègre (1872-1951), achète en 1902 la bambouseraie de Prafrance, dans les Cévennes (près d'Anduze), jardin géré par ses descendants. La bambouseraie a été fondée en 1856 par Eugène Mazel.

4- Voir la généalogie de Casimir Vincent. Il fait partie de la famille Nègre par sa mère et aussi par sa grand-mère paternelle.

La famille Vincent est originaire d'Oulles en Oisans : voir carte IGN

Quittance datée du 22 janvier 1592 par Pierre et Philippe Vincent, frères, marchands de Meyrueis, natifs d'Olle, en Dauphiné, diocèse de Grenoble, fils de feu André Vincent et feu Anne Pierre. Voir arbre généalogique Geneanet.

Les frères Vincent se sont établis dans les Cévennes à Meyrueis (Lozère) : voir carte IGN

Le fils de Casimir Vincent est Eugène Vincent (1839-1895) dont les enfants Marguerite Vincent (~1876) et Charles Vincent (1874-1956) sont les cousins du pasteur Léopold Nègre.

André Philip (1902-1970), fils de Marguerite Vincent, fut résistant, député, ministre de l'économie du gouvernement provisoire après la Libération, président de la FFMJC (Maisons des jeunes et de la culture) des origines à 1968.

Jean Vincent (1909-1996), fils de Charles Vincent, fut doyen de la faculté de droit de Lyon, et fondateur de l'Institut d'études judiciaires de Lyon (en 1962).

5- Jeanne Nègre (1856-1930) épouse de Louis Vincent (1852-1938), son cousin issu de germain.

Louis Vincent fut préfet du Nord, à Lille, de 1899 à 1911. Il fut auparavant préfet de l'Hérault. Son père, Jules Vincent (1814-1889) était maire de Meyrueis.

Jules Vincent est le cousin d'Adèle Vincent, la mère du pasteur Léopold Nègre, et d'Eugène Vincent (1839-1895). Jules Vincent est le fils de Pierre Vincent (1791), frère de Casimir Vincent (1797).

Pierre Vincent (1883-1918), fils de Louis Vincent et Jeanne Nègre, est médecin, mort pour la France, en Alsace en septembre 1918 ; il a contribué à la fondation de la Ligue pour la protection des oiseaux, en 1912.

6- Mathilde Nègre (1859-1906), épouse de Paul Bourguet (1858-1937).

Leur fils, Frédéric Bourguet (1889-1978) fut maire de Labastide-Rouairoux (Tarn), résistant, sénateur du Tarn.

7- Théophile Michel (1820-1904) est l'époux de Zoé Nègre (1805-1925), fille de Jules Nègre (1796-1879), fils de Louis-François Nègre (1769-1865).

8- André Michel (1853-1925) était membre de l'Institut national de l'histoire de l'art.

Sa fille, Jeanne Michel (1881-1970) est l'épouse du pasteur missionnaire et ethnologue Maurice Leenhardt (1878-1954).

9- Paillérols est un hameau du Vigan : voir carte IGN ; Celleneuve est une ancienne commune, rattachée à Montpellier en 1794 (située à l'ouest, près de Juvignac). Il ne subsiste qu'une rue du Clos Chivaud : voir carte Google.

10- Alfred Westphal (1831-1906) était pasteur. Sa mère, Louise Castelnau (1808-1892) est la sœur de Délie Castelnau (1799-1870), la grand-mère de Suzanne Leenhardt.
Son fils, Henri Westphal, né en 1855, décède le 6 juin 1871, à l'âge de 16 ans. Voir généalogie de la famille Westphal.

11- Guillaume Granier (1854-1919), était pasteur à Bagard (de 1878 à 1906), près d'Anduze. C'est un cousin d'André Gide (1869-1938) qui le cite dans Si le grain ne meurt (le futur écrivain avait alors 18 ans) :
« J'étais parti d'Uzès au matin, répondant à l'invitation de Guillaume Granier, mon cousin, pasteur aux environs d'Anduze. Je passai près de lui la journée. Avant de me laisser partir, il me sermonna, pria avec moi, pour moi, me bénit, ou du moins pria Dieu de me bénir… »

12- Voir Vie de Claude Brousson (1647-1698) par Léopold Nègre.

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