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James Jackson


(14 mars 1771, Blackburn - 27 avril 1829, Lancaster)



buste de James Jackson

James Jackson,
buste de Victor Fontan



ce buste était placé dans la salle des délibérations
de la Chambre de commerce et d'industrie de Saint-Étienne




James Jackson est le fils de Joseph Jackson & Alice Whitaker


James Jackson est né 14 mars 1771 à Blackburn (voir carte)
Il épouse le 23 avril 1793 à Eccles
Elizabeth Stackhouse

James Jackson a été baptisé 4 jours avant son mariage :

Baptism 1793, April, James son of Joseph and Alice Jackson, Lancr, an Adult,
born at Blackburn 14 March, 1771 & christened 19th April


(source : Lancaster St John Parish Register, réf: PR3264/1/1)

James Jackson & Elizabeth Stackhouse ont eu 10 enfants
William Stackhouse Jackson est leur second enfant





James Jackson s'établit à Birmingham (voir carte) vers 1812 et fonde une usine
comprenant 2 fours à cémentation, 10 fours pour faire de l'acier fondu, une manufacture de limes


La fabrication de l'acier fondu était inconnu en France qui était tributaire de l'Angleterre
le coût de l'acier fondu revenait 10 fois plus cher en France qu'en Angleterre.

Après un premier contact à Paris le 6 juin 1814 lors de la première Restauration
il débarque à Calais le 25 octobre 1814 : il a alors 42 ans.
Pourquoi est-il venu en France ?

voici le témoignage de l'ingénieur des mines Louis de Gallois

Rapport sur un établissement d'acier de cémentation et d'acier fondu
que M. Jackson se propose d'établir à Tremblaine, près Saint-Étienne

(31 octobre 1815)

M. Jackson, fabricant de limes à Birmingham et père d'une famille nombreuse, a pensé que les acieries étant déjà très multipliées en Angleterre, il trouverait en France moins de concurrents, plus de débouchés et une fabrication plus économique par le bas prix de la main d'œuvre : engagé par ces considérations très fondées, il est disposé à y transporter son industrie, persuadé que moyennant les encouragements du Gouvernement, il pourrait, par la suite, étendre son entreprise, en procurant un sort plus avantageux à ses fils qu'il destine à son état. Tels sont du moins les motifs qu'il allègue pour expliquer le parti qu'il a pris de se rendre en France au mois de septembre de l'année dernière.



Le gouvernement anglais confisque alors tous ses biens.
Le nouveau régime des Cent-Jours lui est favorable.
Jean-Antoine Chaptal, directeur du Commerce le soutient :
il est même reçu par Napoléon Ier à l'Élysée.

James Jackson s'installe dans la région de Saint-Étienne, intéressé par la présence de houille pour les forges,
une population adonnée au travail du fer
et la facilité de pouvoir vendre ses produits.

Le 18 juin 1816, c'est Waterloo : le gouvernement ne peut plus le soutenir.
Le 9 juillet, sa femme meurt.

Louis de Gallois écrit :

M. Jackson, privé des appuis qu'il s'était procuré et craignant la durée de la guerre, se disposerait à quitter la France pour s'offrir à la Prusse qui encourageait l'industrie des forges et était parvenu à lui donner une impulsion qu'il serait à désirer que la France pût enfin obtenir.


En août 1815, James Jackson s'installe à Trablaine, sur l'Ondaine
(commune de Feugerolles, près de Saint-Étienne),
il loue à Antoine Heurtier, la Forge du pêcheur.

Il s'associe avec Apollinaire Robin, un négociant de Saint-Étienne :
début 1816, l'usine de Trablaine est en marche.
Elle comprend des fours à cémentation et des fours à creuset pour l'acier fondu.
On fabrique pour la première fois en France de l'acier fondu.


voir la rue James Jackson au Chambon-Feugerolles
(vue satellite & plan)

voir la rue Jackson à Saint-Étienne
(vue satellite & plan)

voir Histoire des noms des rues de Saint-Étienne : rue Jackson


James Jackson quitte Trablaine en août 1818, suite à un conflit avec Robin
(qui continuera seul puis déposera son bilan, en 1821)

James Jackson s'installe à Monthieux en 1819, seul avec ses fils,
William, John, James & Charles
puis en 1820 à Rochetaillée et au Soleil.


James Jackson retourne en Angleterre,
il meurt le 27 avril 1829 à Lancaster.


En 1830, les frères Jackson s'installent sur le site d'Assailly, à Lorette
(voir carte IGN)



L'État français a versé au total 100 000 francs à la famille Jackson ;
en 1818 à Trablaine, il y avait 65 ouvriers ;
au Soleil, 17 ouvriers ;
à Assailly en 1838, près de 100 ouvriers.


Les frères Jackson étaient endurants et sportifs :
ils se baignaient tous les jours, même en plein hiver,
dans le lavoir d'Assailly, le long du Gier, après avoir brisé la glace…
et ils faisaient à pied, le trajet de Paris à Lyon.
Ils ont été naturalisés en 1845.

Le fils aîné, Joseph Jackson ne participe pas à l'aventure.
James Jackson crééra une aciérie dans le département du Tarn.

Wikipédia : James Jackson


James Jackson et ses fils par William Fritz Jackson, son petit-fils (1893) (+ version texte PDF)

La famille Jackson en Angleterre (chapitre Ier)

Arrivée de la famille Jackson en France (chapitre II)


Jackson Frères, Notices biographiques stéphanoises, Denis Descreux (1868)

James Jackson, Monographie et histoire de la ville de Saint-Étienne, Métallurgie, Victor Jannesson (1892)

James Jackson, La chambre de commerce de Saint-Étienne et les industries de sa circonscription, Métallurgie, Lucien Thiollier (1891)

Jackson Family, Important industries of St. Etienne, Metallurgy, Consular Reports, Bureau of Foreign Commerce, USA (1893)


Histoire économique de la métallurgie de la Loire par Louis-Joseph Gras (1908) : Les débuts des Jackson & Pièces inédites sur les fondateurs de la métallurgie de la Loire (annexe)

La métallurgie dans la Loire au XIXe siècle, par R. Masse, in Bulletin de l'Amicale des anciens élèves de l'École des Mines (1899)


L'industrie stéphanoise, de l'espionnage industriel à la veille technologique (1700-1950) : débaucher les talents étrangers : le cas Jackson, par Luc Rojas (2009)

Les frères Jackson : les premiers aciéristes de France par Gérard-Michel Thermeau, in Contrepoints (2015) & Dictionnaire des patrons du Second Empire (2010)

Le rôle des ouvriers et entrepreneurs britanniques dans le décollage industriel français des années 1820, par Michel Cotte, in Les échanges techniques entre la France et l'Angleterre : réseaux, comparaisons, représentations (2006)

Le Soleil noir : un quartier de Saint-Étienne (1840-1940) : la formation de la population, par Jean-Paul Burdy (1989)


Histoire des noms des rues de Saint-Étienne : rue Jackson

la rue James Jackson au Chambon-Feugerolles

Ville de Lorette : historique

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