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Drapeau breton

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Origines du drapeau breton


Le kroaz-du
Le kroaz-du, la croix noire, peut être considéré comme le plus ancien drapeau breton.
kroaz du
On trouve la croix noire, sous différentes formes, dans les portulans du XVIe siècle.
drapeau breton croix noire

Manuel de pilotage, à l'usage des pilotes bretons
par Guillaume Brouscon (1548)

drapeau breton croix noire et hermines

drapeau français & drapeau breton
par Guillaume Brouscon (1548)

drapeau breton portulan

atlas nautique de Diogo Homem
(1559)

L'origine de l'hermine

Les blasons étaient à l'origine des écus : des boucliers qui permettaient de protéger le guerrier. C'est à l'époque des Croisades que l'on s'est mis à les peindre ou bien à les recouvrir de fourrures. Les animaux dont on se servait pour orner ces écus étaient principalement l'hermine et l'écureuil (vair).

L'hermine est un animal proche de la belette. Les romains classaient toutes ces charmantes petites bêtes, comme la marmotte, dans la catégorie des rats. Cet animal portait alors le nom latin de mus armenia : le rat (ou la souris) d'Arménie. L'origine (étymologique) de l'hermine est donc arménienne. En ancien français, ermin désignait aussi bien l'arménien que l'hermine.

hermine

fourrure d'hermine

hermine

moucheture
d'hermine
an erminig



Le pelage de l'hermine est brun-roux l'été et devient blanc l'hiver (dans les régions froides) : seul le bout de la queue reste noir. On cousait les peaux côte à côte et on plaçait au milieu de chacune la queue fixée par trois barrettes disposées en croix.

Puis on s'est mis à représenter les décorations des écus : l'hermine ne désignait plus seulement la fourrure mais aussi cette représentation formée du bout de la queue (appelée plus précisément la moucheture d'hermine) et des trois barettes.

L'hermine ainsi stylisée devient alors un emblème d'héraldique que l'on retrouve dans les armes de plusieurs familles de la noblesse féodale.

hermine

l'hermine (animal)
sur le blason de Vannes

hermine
L'hermine-plain
Dans le régime féodal, l'aîné héritait du blason paternel. Mais les autres enfants devaient briser les armes : ils ajoutaient une brisure (un signe distinctif). Ainsi, les Dreux avaient pour blason un échiqueté avec une bordure. Pierre Mauclerc, le cadet, a brisé le blason avec l'hermine. Il devait commencer à porter ces armoiries vers 1209.

Et c'est à son cousin, Pierre Mauclerc de Dreux, que le roi de France donne le trône ducal de Bretagne. Il emporte alors avec lui son blason.

blason

blason de
Pierre Mauclerc

En 1316, le duc de Bretagne, Jean III, change d'armoirie : il retire l'échiqueté et la bordure. La brisure d'hermine devient les pleines armes du duc de Bretagne.
drapeau breton
L'hermine est au duc de Bretagne ce que la fleur de lis est au roi de France. En breton, on écrit : an erminig (littéralementé : la petite hermine : la terminaison -ig est un diminutif, de ermin). Au Moyen Âge, le lis et l'hermine sont des symboles de pureté : le lis parce qu'il est associé à la Vierge, et l'hermine pour la blancheur de sa fourrure. Lui est associée cette devise latine :

Potius mori quam foedari
Plutôt la mort que la souillure
Kentoc'h mervel eget bezañ saotret
armoiries bretagne

Armes de Louis XII et Anne de Bretagne

La duchesse Anne de Bretagne épouse le roi de France Charles VIII ; veuve, elle se remarie avec son successeur Louis XII dont elle a une fille, Claude de France, qui épousera François Ier.
blason Rennes

blason de Rennes
XVIIe



Le gwenn-ha-du
Ce drapeau a été dessiné au début du XXe siècle, en s'inspirant du blason de Rennes et de la bannière étoilée des États-Unis. Les Américains ont le stars and stripes, les Bretons, le gwenn ha du (littéralement : blanc et noir). On pourrait l'appeler la « bannière herminée ». Les bandes (stripes) du drapeau américain représentaient les 13 états unis à l'origine, de même les bandes du drapeau breton représentent les 9 pays (bro) issus des anciens évêchés :
- les 4 bandes blanches pour la Bretagne bretonnante ou Breizh (ou Breiz, Breih)
- les 5 bandes noires pour la Bretagne gallaise ou Bertègn (ou Bertaèyn)

En gallo, le drapeau breton porte le nom de blanc e neirr.

Les hermines constituent l'héritage du duché de Bretagne. Cependant, le nombre d'hermines (11) n'a pas de signification particulière : mais on peut lui en trouver… Par exemple, les saints de Bretagne : il y a déjà les 7 saints du Tro Breizh… il en reste 4 à trouver…

Gwenn ha Du
L'Ordre de l'hermine
Après les blasons, apparaissent les ordres. Ce sont d'abord les ordres liés aux Croisades : l'Ordre de saint Jean de Jérusalem (devenu l'Ordre de Malte) ou bien l'Ordre des templiers. Les souverains régnants on voulu faire de même pour récompenser leurs fidèles : ainsi naissent l'Ordre de la Jarretière en Angleterre, l'Ordre de l'étoile en France, l'Ordre du collier en Savoie. Le duc de Bretagne Jean IV a créé l'Ordre de l'hermine, en 1381. Il construit l'abbaye de saint Michel des Champs, près d'Auray, lieu de la bataille qu'il a remportée et l'a consacrée duc. Chaque année les chevaliers de l'ordre de l'hermine se rencontraient dans cette abbaye.

La devise de l'Ordre de l'hermine était : À ma vie !

Elle était écrite en français comme la devise de l'ordre anglais de la Jarretière (et n'oublions pas que l'on ne parlait pas breton à Rennes ou à Nantes).

Symboles de la Bretagne et du Québec
La Révolution française a remplacé le lis et la Vierge par le bonnet phrygien et Marianne. Cependant le lis est toujours présent sur les blasons de certaines villes de France, à commencer par Paris et Lyon. En Amérique, la fleur de lis est l'emblème de la belle province du Québec. L'hermine est à la Bretagne ce que la fleur de lis est au Québec. C'est l'emblème de la langue bretonne, l'âme celte de la Bretagne.
Le drapeau de Guérande est très proche du drapeau québécois :
Le drapeau cornique
Les Cornouailles (de Grande-Bretagne) ont une croix blanche sur leur drapeau noir. Son origine est certainement contemporaine de celle du gwen-ha-du. Les couleurs sont les mêmes, pour deux langues, le breton et le cornique très proches l'une de l'autre.
drapeau de Cornouailles
Études

Les animaux dans l'héraldique de Bretagne par Camille Thomas, thèse (2008)

La croix prêchée et la croix du croisé : le moment de la prise de croix dans les manuscrits enluminés du XIIIe au XVe siècle, par Fanny Caroff, in Revue Mabillon (2001)

Bretagne : cartes & documents

historique de la Bretagne

langue bretonne & dictionnaire breton

drapeaux du monde

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